jeudi 1 septembre 2022

Mon moment René Lévesque. 100ème anniversaire de naissance de ce géant.

 


Centenaire de René Lévesque.
Plusieurs journalistes de ma génération ont toutes et tous des souvenirs de René Lévesque pour avoir été en contact avec lui comme homme politique.
En ce qui me concerne, il s’agit d’un souvenir inoubliable, non pas avec l’homme politique, mais avec l’ancien journaliste. C’est qu’en 1986, on me propose de faire la recherche et les entrevues pour une série de trois émissions portant sur l’information à Radio-Canada afin de souligner le 50ème anniversaire du service public.
Rapidement, mon défi était évidemment de souligner le rôle marquant de René Lévesque dans l’histoire de l’information à Radio-Canada. La préparation de cette série a duré de nombreuses semaines. Durant près de deux mois, j’ai fait des demandes d’entrevues auprès de René Lévesque. Il hésitait, et j’ai tout de suite essuyé un premier refus. Puis un deuxième. J’ai insisté, insisté, et insisté en faisant valoir que la vision du journalisme que René Lévesque avait imposée à Radio-Canada constituait un modèle, une référence pour toutes et tous les journalistes, et que c’était évidemment d’intérêt public. Son attachée de presse (elle se reconnaîtra) m’a vraiment appuyé dans cette démarche. Je l’en remercie chaleureusement.
Un jour, elle m’appelle pour m’annoncer avec enthousiasme que René Lévesque avait finalement accepté. Je sautais de joie, le téléphone à la main! C’est là que mon tract a débuté. Aussitôt, je me suis demandé si j’allais être à la hauteur avec mes questions? J’étais tellement impressionné par le personnage que lors de l’enregistrement, je me rappelle avoir clairement bafouillé à ma première question. Mais rapidement, c’est lui qui m’a mis à l’aise. Ce fut une entrevue qui s’est déroulée dans un climat serein. J’étais heureux d’être avec lui et, j’ose croire, qu’il était lui aussi content de se remémorer tous ses souvenirs à Radio-Canada. Toutes ses réponses étaient passionnantes. On en aurait pris des heures et des heures. Toutes les émissions de cette série commémorative, dont les trois portant sur l’information avaient une durée de 30 minutes. À l’époque, l’enregistrement se faisait en film et non en vidéo. Ce qui compliquait les choses. Nous avons « filmé » un peu plus de 30 minutes d’entrevue avec lui. On s’entend que celle portant sur cette période au cours de laquelle René Lévesque a marqué l’histoire de Radio-Canada était trop courte. Elle comportait aussi des extraits d’entrevue avec Gérard Pelletier et quelques segments d’archives de Radio-Canada. Le réalisateur de la série a finalement conservé de nombreux extraits de l’entrevue avec René Lévesque. Une dizaine de minutes environ. Trop court, pour cette admirable contribution au service public. Il reste que cette émission a été très appréciée. J’en étais fier. Fier d’avoir vécu mon moment « René Lévesque ».
Une année plus tard, René Lévesque décédait. Toujours aussi fier de cette entrevue avec René Lévesque, j’appelle le réalisateur de la série pour lui suggérer de faire un montage spécial de l’entrevue complète et non seulement des extraits retenus dans le document final..Silence au bout du fil, « c’est que seuls les extraits ont été conservés en archives, le reste a été détruit... ». Cette fois, le silence était le mien.
C’était mon « moment René Lévesque ».

mardi 25 janvier 2022

Texte collectif en appui à Sortons les poubelles

Nous, gens des milieux culturel, universitaire, politique et des citoyens engagés, avons signé ce texte dans Le Devoir. Notre but est de dénoncer les menaces de RNC Média, propriétaire de CHOI Radio X contre le groupe « Sortons les poubelles » qui publiait régulièrement des extraits nocifs des émissions de cette radio de Québec. Résultat, le groupe a fermé sa page Facebook.

« La coalition « Sortons les radios-poubelles », que des milliers de personnes suivent sur les réseaux sociaux, dénonce depuis dix ans l’intimidation et les propos mensongers qui ont cours sur les ondes de Radio X.

Elle doit maintenant fermer sa page Facebook parce que RNC Media, propriétaire de CHOI Radio X, menace d’entamer des procédures pour obliger la coalition à dévoiler le nom de ses administrateurs. Ceux-ci s’y opposent pour des raisons évidentes : ils ne veulent pas devenir la cible des attaques des animateurs de CHOI Radio X. Il y a quelques années, le cas de Jean-François Jacob, internaute critique de la station qui, à la suite des pressions de cette dernière, avait non seulement perdu son emploi, mais aussi vu l’une de ses vitres fracassée par des boules de billard, suffit à le faire comprendre. Quand on prend sur soi de critiquer publiquement des bullies et de dénoncer leur liberté d’oppression, certaines précautions sont nécessaires.

Depuis la création du collectif, en 2012, la coalition « Sortons les radios-poubelles » avait pris l’habitude de diffuser sur ses réseaux des extraits des émissions de radio qu’elle jugeait nocifs. Ces contenus étaient régulièrement relayés par de nombreux citoyens dans l’univers des médias et des réseaux sociaux. Or RNC Media, n’acceptant aucune critique, y est allée de menaces judiciaires et d’intimidation pour faire cesser l’utilisation d’extraits audio. Même si la réutilisation d’extraits dans le but d’en faire la critique est clairement autorisée en vertu de la Loi canadienne sur le droit d’auteur, la coalition a choisi de s’en tenir désormais à des versions texte des propos des animateurs. Tout le monde n’a pas les moyens et l’énergie nécessaires pour se défendre efficacement dans de longues et coûteuses poursuites. RNC Media, oui.

Mais cela n’a pas satisfait RNC Media. Les propriétaires de Radio X ont décidé de continuer d’intimider et de bâillonner les membres de cette coalition, qui n’ont eu, récemment, d’autre choix que de fermer leur page Facebook. C’est une énorme perte pour la liberté de critiquer de tels contenus. Déjà, au printemps dernier, YouTube avait pris la décision de fermer leur compte après avoir subi des pressions des mêmes propriétaires, qui considéraient à tort qu’on portait atteinte à leurs droits d’auteur en reprenant des extraits de contenus problématiques. Cela crée un énorme vide pour l’esprit critique, ainsi que pour la défense des individus et groupes qui sont intimidés, diffamés ou harcelés sur les ondes de cette radio.

Nous nous opposons à cette tentative de bâillonner et de refuser toute espèce de critique, qui porte atteinte de façon frontale à la liberté d’expression. L’argent et le bullying judiciaire ne devraient pas dicter qui, dans notre société, a le droit de s’exprimer et qui doit se la fermer. Qui peut être critiqué, et qui ne peut pas l’être. Dans une démocratie, la liberté d’expression doit être plus forte que la liberté d’oppression. Sans cela, nous sommes foutus.

 

Alain Saulnier, professeur invité à la retraite Université de Montréal, au nom de:


Jean-Hugues Roy, professeur, École des médias, UQAM

 

Martine Delvaux, professeure de littérature, Université du Québec à Montréal

 

Michel Seymour, professeur de philosophie retraité de l’Université de Montréal

 

Jonathan Durand Folco, professeur à l’École d’innovation sociale de l’Université St-Paul

 

Dany Rondeau, professeure de philosophie, Université du Québec à Rimouski

 

Catherine Dorion, députée de Taschereau

 

Maxime Pedneaud-Jobin, ancien maire de Gatineau

Dominique Payette, professeure au Département d’information et de communication, Université Laval

 

Alexandre Boulerice, député de Rosemont-La Petite-Patrie

 

Maïtée Labrecque-Saganash, chroniqueuse

 

Safia Nolin, autrice-compositrice-interprète

 

Fabrice Vil, avocat, entrepreneur social et chroniqueur

 

Léa Clermont Dion, autrice

 

Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec

 

Ismael Seck, enseignant en adaptation scolaire

 

Sébastien Bouchard, citoyen engagé pour des médias sains

Pénélope Daignault, professeure en communication publique, Université Laval

C’est mon anniversaire.

C’est mon anniversaire. Pas de restaurant, pas de souper avec des ami.e.s ce soir. Je crois que je vais célébrer dans la discrétion pandémique. Tout de même, une nouvelle année en marche. J’ai pris ma retraite de l’enseignement mais je ne battrai pas en retraite cette année. Car, j’ai plein de projets en vue. Je vous en parlerai très très bientôt (15 jours?).

Ah oui, j’allais oublier, j’ai 69 ans. La vie passe vite en maudit. Alors, il vaut mieux en profiter. C’est mon projet le plus important pour 2022. Bonne journée.

Alain Saulnier

Merci 2022. Place à 2023

  Merci 2022! En janvier, je mettais fin à dix années comme professeur au DESS en journalisme à l’Université de Montréal. 2022 restera une a...